LOONY

Kira Huszar sait que l’amour de la musique est intrinsèquement humain.

LOONY n’a pas peur de montrer ses cicatrices. Sur son premier album éponyme, la native de Scarborough, en Ontario, apporte une perspective réfléchie sur une vie vécue sur le fil des émotions. Livré avec une voix mielleuse, l’album explore avec curiosité les braises émotionnelles du pathos de la vingtaine. Écrit et enregistré à Toronto, Londres, Rome et Los Angeles avec des collaborateurs comme Akeel Henry (John Legend, Jazmine Sullivan), Dan Farber (Lizzo) et Aaron Paris (Drake, Kanye West), l’album est un puzzle sonore qui mêle une pop sans concession à la néo-soul, rappelant le jazz enfumé des dîners-clubs de Sade à un moment donné et embrassant sans réserve les rythmes de la bossa-nova l’instant d’après. Enveloppés dans un art de la chanson impeccable, des titres tels que « Counting Thunder », « A Good Night » et « Tiger Eye » révèlent le voyage de Loony vers la découverte de soi à travers le gant des traumatismes. Pourtant, malgré des thèmes aussi lourds, les chansons sont aussi fantaisistes que sincères. En d’autres termes, c’est le reflet parfait d’une personne imparfaite, unie par une voix si authentique qu’elle fait mal.